Les locataires surchauffés lancent l’alerte Urgence Logements Bouilloires à Lyon
Après la première vague de chaleur estivale, les “Locataires ensemble”, nouveau collectif lancé ce printemps à Lyon interpellent la mairie et les propriétaires bailleurs sur l’urgence des travaux de rénovation.
Grandes banderoles, draps rouges sur les façades des pires immeubles, … ils ont décidé de rendre visible de l’extérieur les conséquences intérieures de la mauvaise isolation de leurs appartements. Jeudi 25 juillet à 18h, au 2 rue René Leynaud, Valentin Guilloud, Shérazade Maazaoui, Salim El Khezraji, Martin Coeurdevey et leurs voisins membres des “locataires ensemble” redécorent les vieux immeubles des pentes de la Croix Rousse et mettre leurs propriétaires face à l’urgence de la situation. La maire du 1er arrondissement Yasmine Bouagga sera là pour écouter l’alerte et proposer de l’aide aux locataires face aux propriétaires récalcitrants.
Avec le réchauffement climatique, les vagues de chaleur vont se multiplier et les risques pour les habitants des logements mal-adaptés vont augmenter gravement. La situation est particulièrement marquée dans les immeubles anciens des pentes de Lyon 1er (voir les données de Go.Renov et la visualisation ci-contre) L’été 2023 a été marqué par quatre épisodes de canicule, 10 600 hospitalisations et plus de 5000 décès La région Auvergne-Rhône-Alpes affiche le plus fort taux de mortalité attribuable à la chaleur. (cf Santé Publique France). La Fondation Abbé Pierre avait alerté sur les conséquences dramatiques des “logements bouilloires” [Précarité énergétique d’été, le nouveau mal-logement, FAP ]. Pour constituer une pression citoyenne à l’action, depuis avril, 285 locataires habitants des Pentes se sont organisés au sein des Locataires Ensemble pour demander les travaux nécessaires pour réduire la précarité énergétique et le mal-logement.
“Nos maisons brûlent et les propriétaires regardent ailleurs”
Solène Peyragrosse, ingénieure énergéticienne co-directrice du bureau d’études Etamine, et vice-présidente de l’association TeZeLoPa - Territoire Zéro Logement Passoire confirme l’urgence de la situation: “L’inadaptation climatique des logements est très préoccupante, au vu des projections météorologiques, qui prédisent une augmentation du nombre et de l’intensité des vagues de chaleur. La réglementation ne prévoit rien pour soutenir la détection et la protection des logements bouilloires, alors que les facteurs principaux de surchauffe sont connus et facilement repérables : taux de surface vitré important, absence ou insuffisance de protection solaire sur les fenêtres, niveau d’isolation thermique insuffisant, logement mono-orienté (non traversant). Les autorités doivent sortir de l’inaction publique sur ce sujet”.
Valentin Guilloud, porte-parole des Locataires Ensemble des pentes surenchérit: “Il faisait 35° chez moi le matin. Ma compagne est en situation de handicap et la chaleur aggrave sa fatigue. Nos maisons brûlent et les propriétaires regardent ailleurs. Aujourd’hui on lance l’alerte et on attend des premières réponses de la part de la Maire ce jeudi pour sortir du statu quo”.